LES VOYANTS

De tous temps, les être humains ont admis l’idée que certains de leurs congénères ont la capacité de prédire des évènements futurs, voire de découvrir des choses cachées, parce qu’elles ont un don en la matière ou savent comment décrypter des signes en provenance de l’environnement.

Mais qui sont donc ces personnes et d’où vient cette faculté ?

Est-elle innée, liée à des prédispositions psycho-physiologiques, transmises héréditairement ? Comment se manifeste-t-elle  et quels effets a-t-elle sur la vie quotidienne du clairvoyant ?

Par exemple, pourquoi certains éprouvent-ils dès l’enfance des troubles physiologiques (malaises, nausées, nervosité…) en présence des souffrants, pourquoi d’autres ont-ils des rêves prémonitoires, “des flashs” (visions brèves d’évènements), des “hallucinations”  auditives et visuelles… ?

Que recouvre cette diversité des formes de la voyance, pourquoi est-elle aussi variée et instable, par exemple pourquoi peut-elle disparaître pendant plusieurs mois ou années puis se remanifester subitement ?

Comment les voyants domestiquent-ils leur don et apprennent-ils à s’en servir ?

Cela se fait-il d’une manière empirique – comme l’appréciation de la perception d’évènements – ou cela passe-t-il par l’acquisition d’une connaissance permettant la manipulation d’un mode particulier de voyance : la lecture des lignes de la main, du marc de café, de la boule de cristal, des cartes (tarot…) ? Comment fonctionnent ces différentes mancies, sur quels critères reposent-elles, quels sont leurs champs d’application et que dire de leur efficacité ?

 

Quels que soient les moyens utilisés, que discernent les voyants, que prédisent-ils, que ne prédisent-ils pas ?

Pourquoi la voyance ne semble- t-elle porter que sur certains cadres évènementiels et pas sur d’autres (par exemple la maladie, les catastrophes…) ?

A partir d’évènements fugacement entre-aperçus, comment les clairvoyants arrivent-ils à les dater pour les rendre cohérents dans une problèmatique qu’il faudra ensuite décrypter, comment se fait cette interprétation…autant de questions qu’il s’agit de traiter si l’on veut comprendre le phénomène complexe de la voyance et à terme, envisager le cadre de sa raison d’être et donc de son efficience.

 

Qui sont donc les clients des voyants : quel est leur portrait social et psychologique ?

Pourqoi ces personnes s’adressent-elles à un voyant, qu’attendent-elles de lui et quelles sont leurs demandes ? Corrélativement, quel est le rôle du voyant vis à vis de son client ? La voyance est-elle pour le consultant l’acceptation d’une relation “psy”  qui ne dit pas son nom et donc, comme certains le disent, infantilisante ou s’inscrit-elle, au contraire, dans un schéma dynamique tourné vers l’action ? Sur quoi repose la relation devin-client et comment évolue-t-elle ? Qu’est ce qui est dit et tû pendant une séance de voyance et pourquoi en est-il ainsi ?

 

A terme, puisqu’il s’agit d’apprécier ce qui est dit et ce qui ne l’est pas, comment interpréter l’efficacité de cette pratique sociale et concevoir ses raisons d’être ?

Ce qui revient à savoir qui, du voyant ou du consultant, fait en définitive la voyance, c’est à dire qui interprète un ensemble de signes et de stimuli dont la perception n’est pas toujours très claire au moment où ils se produisent (par exemple, au cours d’une séance de divination le client en dit bien plus sur lui-même et sur ses préoccupations qu’il n’en a conscience).Et, point fondamental, à quel moment et comment se  déroule la prise de conscience de l’événement annoncé qui conduit le client à dire : “ mais oui, on me l’avait prédit” ?