LES MANIPULATEURS D’ENERGIE
Certaines personnes considèrent qu’il leur est possible de soigner leurs concitoyens en leur transmettant ”un fluide vital” qu’elles captent dans “ l’énergie universelle” ou “cosmique”, là où réside “la force” qui fait naître et vivre toute chose.
Tout comme le shéma qui conduit ces gens à prendre conscience de leurs facultés n’est pas uniforme, la façon dont elles sont mises en œuvre est diverse. Certains imposent les mains à la manière des magnétiseurs, après avoir effectué des exercices leur permettant de se “plonger dans l’énergie cosmique”, d’autres ont recours à la prière – souvent collective – pour attirer à eux ce fluide universel, etc Par delà ces différences (par exemple, qu’impliquent ces modalités de mise en pratique des dons ?), tous ces thérapeutes partagent le même point de vue quant à leur rôle vis-à-vis de cette énergie qu’ils utilisent : à l’inverse des magnétiseurs qui sont les déclencheurs des phénomènes observés, ils ne sont que des instruments. Ils mettent leur corps au service des forces de l’au-delà et ce sont elles qui opèrent, pourvu, bien sûr, que certaines règles soient respectées (quelles sont-elles, sur quoi reposent-elles, quelle est leur efficience ?). Quel crédit apporter à des cures dont les intervenants sont, en quelque sorte, des médecins de l’au-delà ou du ciel ?
Et qui sont les personnes qui ont recours à de telles procédures ? Dans quelle situation sont-elles, pourquoi optent-elles pour ce type de cure (d’autant qu’il se double souvent d’un message spirituel à transmettre) ? N’est-ce pas ce second aspect des choses qui est déterminant pour ces adeptes des thérapies alternatives de groupe ? Dans ce cas, quelle attitude adopter face à des pratiques qui demandent aux malades de participer à des séances collectives de guérison sous l’égide d’un maître inspiré ou d’un groupe d’initiés qui sous-tendent la propagation d’un message incitant tout un chacun à rejoindre un peuple cléleste, des cohortes angéliques, des êtres d’amour et de lumière etc ? Faut-il penser – comme certains faits nous y incitent – qu’à ce point rôde le spectre de la secte et qu’étant alors bien loin du domaine de la santé publique, il est souhaitable que les autorités qui l’ont en charge regardent de plus près ces “drôles de pratiques” ? |