LES LEVEURS DE MAUX : LES DONS DE NAISSANCE

D’un simple geste, des individus peuvent guérir hommes ou bêtes d’une maladie spécifique parcequ’ils possèdent une faculté particulière due aux circonstances de leur venue au monde.Quelles sont donc ces circontances qui octroient à certains un pouvoir thérapeutique pour une affection particulière ?

Pourquoi les natifs du 29 juin peuvent-ils passer “le venin” et ceux du 23 juillet, le zona ou les dartres ?

Pourquoi les enfants posthumes (dont le père est mort avant leur naissance) ont-ils le don de remettre les entorses et les luxations et les “marcous” (le cinquième ou septième enfant d’une même famille dont ceux les précèdant sont de même sexe) la faculté de traiter les dermatoses, furoncles et panaris ?

Qu’entraine cette innéité du don vis à vis de ces élus et comment l’exercent-ils ?

Pourquoi est-il exclu, par exemple, que ces personnes monnayent leurs services et pourquoi se sentent-elles obligées d’intervenir chaque fois qu’on le leur demande ?

Quelle est la sphère de leur renommée et comment se comportent les autorités médicales à leur égard ?

Qui sont les souffrants qui font appel aux leveurs de maux et pourquoi ne s’en remettent-ils pas aux bons soins des médecins ou des vétérinaires ?

Le recours à ce type de cure suppose-t-il le rejet de la médecine officielle ou s’effectue-t-il de manière parallèle ou complémentaire ?

Comment, concrètement, opèrent ces guérisseurs : l’emploi de la salive, du souffle ou le simple toucher, le transfert de la maladie sur un substitut dont on se débarrassera et dont la disparition entrainera celle du mal (comment est choisi ce substrat : pourquoi des cailloux ou des petits pois pour les verrues, un foulard rouge pour une angine, une branche de coudrier pour l’eczéma… ?) ?

A quelles conditions la cure est-elle soumise pour être efficace et quelles sont les raisons d’être de ces prescriptions :

  • le moment de l’opération (on soigne ainsi à l’aube les maladies se caractérisant par un excès de chaleur comme l’eczéma)
  • l’imposition du jeûne pour traiter certaines dermatoses comme les dartres ou les verrues
  • la nécessité de répéter parfois le rituel 3 ou 5 fois pour venir à bout de certaines maladies.

Que dire de l’efficience de ces cures dont les résultats peuvent être très rapides ? Comment concevoir, par exemple, que dans le cas de brûlures la douleur disparaisse instantanément, qu’il ne se forme pas de cloques et qu’il n’y a donc pas de problèmes cicatriciels ?

Que se passe-t-il pendant le bref instant de la séance de soins entre le souffrant et l’Homme du Don ? Quelle relation noue-t-il pour entrainer de tels effets