ENQUÊTE SUR LES MONDES SORCIERS, T1, LE DESENVOÛTEMENT, Rennes, éd Ouest-France, 2016.

Être envoûté, c’est être confronté à une incroyable série de malheurs qui laissent impuissants les spécialistes capables d’y remédier. La frontière entre le normal et l’anormal devient très floue et se profile alors l’idée que cette situation relève du « malheur sorcier »

C’est le cas de cette famille qui habite à proximité d’une grande ville et dont l’existence devient si cauchemardesque qu’elle n’a d’autres ressources que de recourir à une désenvoûteuse pour espérer sortir de l’enfer dans lequel elle se débat.

Répondre à ces interrogations n’est pas chose facile car il faut alors pénétrer dans un univers des plus mystérieux, protégé par les hauts murs du silence et de la peur.

Cette dame, une informatrice de Dominique Camus, demande à l’universitaire de se joindre à elle pour mener cette affaire, le mettant ainsi en situation d’enquêteur participant.

Au travers d’un récit qui allie la réflexion scientifique et la narration des comportements de chaque protagoniste du drame, l’auteur nous décrit par le détail tous les moyens utilisés par la désenvoûteuse pour découvrir et détruire les maléfices qui affligent ses clients et comment elle érige des barrières défensives pour les protéger de tout retour des sorts.

Et cette entreprise n’est pas de tout repos ainsi qu’on peut le constater lors de l’exorcisme d’Irène Lelavasseur, durant le « nettoyage » de sa maison ou quand une séance de spiritisme est troublée par des esprits malveillants.

L’ethnologue n’est pas non plus épargné par ce périple dans cet univers pétri de mystère et de dangers. Mois après mois, nous sommes témoins de ses répercussions sur la personnalité de l’enquêteur et comment il malmène ses certitudes. Ce qui n’est pas le moindre des apports de cet ouvrage passionnant, dont le lecteur ne ressort pas non plus indemne.