ENQUETE SUR LES HOMMES DU DON.

LE DON DE VIE, Paris, éd Dervy, 2005.

A l’aube du Ille millénaire, la sorcellerie reste une pratique courante dans notre pays et nombreux sont ceux qui pensent que certains individus sont capables d’agir à l’encontre d’autrui en employant des procédés occultes.

C’est, par exemple, le cas de cette famille dont l’existence devient soudainement cauchemardesque et qui comprend qu’elle ne pourra jamais sortir de l’enfer dans lequel elle se débat si personne ne l’en délivre.

Mais comment peut-elle en être arrivée à ce point que la vie lui échappe totalement ?

Qui peut être son sauveur et par quels moyens le contacter ?

Ces questions, Dominique Camus se les pose, lorsque jeune universitaire, il décide de consacrer sa thèse à l’étude des pratiques magiques dans la France contemporaine.

Il s’aperçoit très vite que la sorcellerie n’est pas un sujet comme les autres car personne ne veut lui en parler. Après des mois, d’investigation, un jour, tout bascule lorsqu’il rencontre une désenvoûteuse qui accepte de le prendre sous son aile.

Commence alors une longue initiation qui conduira l’auteur à faire la connaissance des Lelavasseur et à seconder celle qui a décidé de les tirer du mauvais pas dans lequel ils sont tombés, l’entraînant ainsi à franchir une ligne dont il ne reviendra pas le même homme.

Au travers d’un récit qui allie le journal de terrain et la réflexion scientifique, l’ethnologue nous fait découvrir par le menu les moyens employés par la désenvoûteuse pour délivrer les ensorcelés des maléfices qui les affligent et les procédures et rituels qu’elle utilise pour les mettre hors de portée des jeteurs de sort.

On se rend compte que le sauvetage de cette famille repose sur la totale implication de cette femme : par le don qu’elle ne craint pas de faire de sa propre vie.