ENQUÊTE SUR LES HOMMES DU DON. LA MAÎTRISE DU DESTIN, Paris, éd Dervy, 2006.

Suite et fin du cycle entamé avec « Le don de vie » et poursuivi par « L’affrontement des forces ». Durant ces cinq années Dominique Camus rencontre nombre de sorciers, nouant parfois avec eux des relations exceptionnelles puisque certains tenteront de faire de lui un «Homme de Pouvoir».

Du fait de la nature des demandes d’intervention faites aux sorciers, des registres sur lesquels ils opèrent et des résultats que leur reconnaissent leurs clients – et leurs victimes -, ces personnages aux facultés si extraordinaires sont véritablement les maîtres du destin.

Mais vouloir faire de l’avenir ce que l’on souhaite qu’il soit comporte des risques. Avant toute chose, les Hommes du Don doivent se mettre à l’abri des effets négatifs de la sorcellerie et prémunir leurs clients du toujours possible retour des sorts.

Dans cet ouvrage, Dominique Camus nous décrit très précisément le savoir d’Antoine Jamelin en la matière, l’un des derniers « maîtres » qu’il lui fut donné de rencontrer.

Ce livre retrace une incroyable affaire d’envoûtement qui a pour cadre l’univers aseptisé d’un grand hôpital. Pendant des mois, des infirmières, des médecins, des chirurgiens vont être confrontés à la vindicte de l’une de leur collègue ; une infirmière séduite puis abandonnée par « son patron ».

Une jeune femme qui s’adresse à l’ethnologue pour qu’il l’assiste auprès de son sorcier et agisse de concert avec lui, ceci parce qu’elle lui attribue cette « force » que certains de ses interlocuteurs ont voulu lui transmettre.

Dès lors, tout bascule et, bien malgré lui, Dominique Camus est conduit à tenir un double rôle : épauler Monsieur Jamelin et sa cliente dans leurs entreprises et apparaître aux yeux du sorcier qui lui dévoile une part de son savoir comme celui qui peut être susceptible de s’en prendre à lui et de lui porter des coups fatals s’il le désire.

Une telle situation, qui accroît d’autant la dangerosité inhérente à l’exercice de la sorcellerie ne peut s’éterniser et demeurer sans conséquence pour ceux qui y sont mêlés.

En alliant « notes de terrain » et réflexions introspectives, « La maîtrise du destin » achève de relater l’extraordinaire parcours de cet ethnologue – qui s’inscrit dans la lignée de Carlos Castaneda – dans un monde mystérieux, étrange, que peu de gens connaissent mais que l’on ne côtoie pas impunément pendant des années.