LA SORCELLERIE EN FRANCE AUJOURDHUI
Étudiant depuis 25 ans les pratiques magiques de guérissage et la sorcellerie en France, j’en suis venu à effectuer un constat très simple : pour le public non averti le mot de sorcellerie et les concepts qui lui sont associés forment un véritable dédale où la plupart se perdent. Les médias ne lèvent pas non plus le flou qui entoure les débats relatifs à ces pratiques et, le doute subsistant, il convient de se demander à qui il profite, étant entendu que dans un tel domaine le charlatan c’est toujours “l’autre” : l’Arlésienne.
Cette conférence-débat a donc pour but d’éclaircir ce sujet et de lever un certain nombre d’idées reçues qui ne servent qu’à alimenter les idées partisanes.
Tout d’abord, nous y brosserons le portrait des acteurs du sorcellaire : les sorciers et leurs clients. Nous examinerons ensuite sur quoi repose le “don magique”, quelle est sa nature, quels sont ses modes d’acquisition etc…
Seront alors passées au crible les motivations qui entraînent certaines personnes à recourir aux services des sorciers (envoûteurs et désenvoûteurs).
Enfin, seront développés les rapports qui se nouent entre les magiciens et leurs clients, les rituels qui sont utilisés pour satisfaire leurs demandes (les philtres et potions “magiques”, les poupées d’envoûtements, les amulettes, talismans, prières etc…).
A terme, sera traitée la question de l’efficacité de ces procédures : à quelles conditions sont-elles efficientes, les résultats sont-il définitivement acquis, quelle interprétation en donne le scientifique etc…?
Au long de cet exposé les problèmes afférents à la recherche en un tel domaine seront bien sûr abordés : jusqu’où doit s’engager l’ethnologue pour recueillir l’information indispensable à sa recherche, que doit-il dévoiler ou taire (on n’enquête pas impunément dans un domaine où la parole est soumise à contrainte et marchandage) ?